21.1.08

Sonnet LXXXIX


Dis que tu m'as abandonné pour
quelque faute, et je renchérirai encor sur cette
offense: parle de mon infirmité, vite je m'arrêterai,
n'opposant à tes raisons nulle défense.
Tu ne peux pas, amour, si mal me
maltraiter, pour que je reçoive forme à ton
désir, tant que je me maltraite moi-même;
sachant ton voeu, j'étrangle nos rapports,
je deviens l'etranger.
Je m'absenterai de ta route, et par ma
langue, ton cher nom bien-aimé ne sera
prononcé, de peur que trop profane je lui
fasse tort, et par hasard denonce le rapport passé.
Pour toi, je m'accuse moi-même de
forfaits, car je ne dois jamais aimer ce que tu hais.


(William Shakespeare, trad. Pierre Jean Jouve)

2 comentários:

João Magalhães disse...

Conheces Baudelaire?
Vê o poema XXII. Parfum exotique:
http://www.baudelaire.cz/works.html?aID=100&artID=24

LadyBird disse...

sim, conheço algumas coisas dele.
Muito à frente. conheço bem o "Enivrez-vous".
Obrigada pela dica...